Lire sur la condition féminine: roman afghan #FeminiBooksChallenge

Je me souviens de ce jour d’automne où j’ai refermé Mille soleils splendides. L’estomac noué, le regard comme plus ouvert sur le monde, le cœur poignardé. Ca te donne envie de le lire hein?

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Forcée d’épouser un homme de trente ans son aîné, Mariam ne parvient pas à lui donner un fils. Après dix-huit années de soumission à cet homme brutal, elle doit endurer une nouvelle épreuve : l’arrivée sous son propre toit de Laila, une petite voisine de quatorze ans. Enceinte, Laila met au monde une fille.

D’abord rongée par la jalousie, Mariam va finir par trouver une alliée en sa rivale. Toutes deux victimes de la violence et de la misogynie de leur mari, elles vont unir leur courage pour tenter de fuir l’Afghanistan.

Mais parviendront-elles jamais à s’arracher à cette terre afghane sacrifiée, et à leur ville, Kaboul, celle qui dissimulait autrefois derrière ses murs « mille soleils splendides »?

(Résumé babelio.com)

Ce livre est d’abord un voyage. Voyage en Afghanistan, de 1959 à 2003. Le récit commence dans un village de campagne, puis s’installe dans la capitale, Kaboul. A travers  la vie ordinaire de Mariam, le lecteur découvre l’histoire pour le moins agitée d’un pays. Conflit contre les Russes, guerres civiles incessantes, régime taliban, le tout sur pratiques religieuses et culturelles oppressantes. Particulièrement pour les femmes.

Ce livre est ensuite (et surtout) un grand récit de l’intime. Nous découvrons ce qui palpite au creux des deux femmes, d’abord chacune dans leurs vies, puis cohabitant sous le même toit, avec le même mari. Le style de l’auteur est particulièrement immersif. J’ai été envoutée, j’ai dévoré les pages.

Ce livre est évidemment une virulente critique sociale. Si les injustices de classe et de sexe sautent aux visages dès les premières pages, la violence envahit le récit avec une force croissante. Jusqu’à l’insoutenable. Une scène de torture domestique restera à jamais imprégnée sur ma rétine.

Ce livre enfin est un plaidoyer à la sororité. Sans grandiloquence ni aucun discours théorique. Par le poids de l’expérience simplement. Quand elles comprennent que le seul responsable de leurs malheurs est l’homme qui partage leur toit, quand elles acceptent de devenir amies, ces deux femmes changent de vie. Et révèlent toute leur humanité.

Ce livre est dur. Il est aussi plein de beauté, dans toutes les petites attentions que les opprimés peuvent avoir les uns pour les autres. L’ombre n’aura jamais aussi bien révélé la lumière.

Ecrire cet avis en cette période de confinement résonne particulièrement. En revoyant Mariam et Laila dans leur enfer domestique, je pense à toutes mes voisines, proches et lointaines, dont le malheur ne franchit pas la porte. J’ai mal. Et plus que jamais je sais la nécessité d’être féministe.

Opalyne, que tu connais peut-être par sa chaine booktube éponyme, est à l’origine du FeminiBooksChallenge. Il s’agit de découvrir, tout au long du mois de mars, des livres traitant du féminisme. Romans, essais, BD, en France, en Afrique, pourquoi pas dans l’espace… 30 booktubeurs et auteurs de blogs te proposent chaque jour (mieux que le relais de la flamme olympique!) un ou plusieurs titres qui les ont marqués. Hier c’était Eole, demain RDV chez Mangeons les livres. Et pour tout savoir sur le challenge, rien de mieux que la vidéo d’Opalyne.

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