Les briques voudraient faire rempart, empêcher tout esprit vagabond de sortir de la chambre. Le mur dit « Reste à ta place. Remplis tes obligations. Sois le petit homme, la simple femme que l’on attend. Baisse les yeux et cesse de rêver d’ailleurs. »
C’est vrai, depuis le lit, c’est d’abord lui que je vois par le velux. L’immeuble un peu plus haut d’à côté. Cette frontière rouge et blanche – tiens comme les bandes que l’on installe autour des lieux interdits. Chacun chez soi.
Mais quelque chose de plus grand, d’immuable, le surpasse et le rend inopérant. Un espace infini qui ne sait pas ce qu’est la liberté puisqu’il ne connaitra jamais l’enfermement. Mes yeux ne s’y trompent pas, c’est vers lui qu’ils se tournent d’abord, à chaque fois. Le ciel.
Son bleu tranche avec tous les rouges. Les nuages qui le traversent invitent à voyager aussi. Ils vont voir ailleurs, portés par le vent. Pourquoi ne le pourrais-je aussi?
Ce n’est pas la pluie qui tambourine sur les tuiles qui m’en dissuadera; elle est la vie qui frappe à ma chambre. Les éclairs et le vent se révoltent; rien ne doit stagner ni sécher. La nuit même, noire ou blanche de lune, marque le temps qui passe et l’urgence d’être.
Petit mur de briques qui te croyait si fort, comment as-tu pu penser cacher le ciel? Tu pourrais occulter tout l’espace visuel, tant que l’idée de ciel habitera mes yeux, c’est cela qu’ils continueront à voir.

Octobre est le mois du dessin,du moins sur les réseaux, sous le hashtag #inktober. Chacun.e se challenge, en dessinant chaque jour, la plupart du temps en suivant une liste de thèmes. C’est comme ça que je suis tombée sur la liste d’Alessandra Criseo (@mais2_art).
Je ne dessine pas. Mais pourquoi pas écrire, chaque jour, un poème, une description, un billet d’humeur, que sais-je! En tout cas venir ici chaque jour, faire jouer ma plume.
Aujourd’hui nous étions le 6 octobre, j’ai écrit ce que je voyais depuis ma fenêtre.