Je prends la plume encore tremblante des heures passées ensemble. Mon coeur bat vite, trop vite, il me semble que ma respiration est bien trop haletante pour qu’il ne remarque rien. Il est déjà dans la cuisine, alors que tu viens à peine de disparaitre dans la rue.
Moi je ne peux pas me défaire de la sensation de ta peau, douce, chaude, dont les sillons guidaient mes doigts d’abord timides, mais curieux, puis pressés, dévorants. J’aurais voulu me lover toute entière dans tes plis. D’ailleurs c’est ce que j’ai fait, mon ventre contre ton ventre, mon nez entre tes seins, ma bouche explorant tous tes secrets, mon désir se gonflant du tien.
Etions-nous encore deux être pensants lorsque nos yeux se sont rejoints, que nos pupilles ont explosé et nos poils se sont dressés ? Je n’existais plus alors, ou bien que sous la forme d’une onde galopante, diluée sur le lit trop étroit pour me contenir. Je crois que tu sentis la même chose. Je l’espère, car ce sentiment donne encore plus de valeur à ce que je viens de vivre.
Il me faut poser le stylo et remettre mon visage calme et patient. En serais-je capable ? Je ne veux pas manger ce soir, je déguste encore le goût de toi sur ma langue. C’est quelque chose qu’il ne peut pas me prendre.
Quand nous revoyons-nous ?