Elle se voudrait forte et ancrée dans le sol. Mais elle n’est que fétu de paille ballotté par le mauvais vent.
Un embryon recroquevillé au fond d’un utérus, voilà la place qu’elle voudrait reprendre. Mais elle ne le peut, ni pour de vrai bien sûr ni symboliquement. Ce serait s’avouer vaincue. Non, avouer aux autres plutôt qu’elle est faible. Et ce n’est pas l’orgueil qui la retient. Elle sent que cet aveu finirait de la mettre à terre. Un dernier coup de massue qui la ramènerait définitivement à l’état de boule trainant au sol, dans un coin oubliée.
– Alors je me débats au quotidien pour incarner celle que je dois être et m’arracher à ma vraie nature qui m’appelle sans cesse. Je ne sais pas s’il serait plus doux de tout lâcher mais je sais que si j’abandonnais une fois je ne pourrais pas revenir en arrière.
Le vent est particulièrement fort ce soir.
Elle lutte.
Demain l’accalmie lui donnera un nouveau souffle.
– Comment font les autres? Eux aussi cachent-ils au fond d’eux une lâcheté enfantine?
Si chacun refusait de jouer le rôle que les ans et l’âge lui ont assigné, que serait le monde? Jamais elle ne le saura.
Félicitations pour tes beaux textes
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Merci ca me touche 🙂
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[…] lutté, pendant Le Grand Confinement, pendant des années, parfois en le cachant sous des mots à la troisième personne, souvent en le gardant pour moi. Et puis, un jour, je me suis sentie plus […]
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